Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Eclectique

Eclectique
  • Passions d'un homme complexe et simple : Arts (peinture, sculpture, photo, cinéma, poésie, musique...), Automobile (anciennes sportives), Bricolage (domestique, maquettes...), Médecine(s), Voyages sur fonds Humain et archéologique...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
6 décembre 2009

Mon historique régularité automobile

 

 Challenge ADERH 2001

(Association pour le Développement d'Epreuves de Régularité Historique)

 21ème NUIT DES LONGS CAPOTS

3 et 4 mars 2001

 

Cette année la manifestation est avancée au début du mois de mars.

Mais voilà qu’il faut s’inscrire avant le 28 février dernier délai. Les papiers sont prèts à être expédiés par la poste et, le vendredi 23 l’envoi se fait naturellement par la poste. Pour une distribution estimée au lundi 26.

Eric à priori décidé à participer comme à l’accoutumée en pilote de sa propre MGB, doit sortir du garage le vert bolide, pour en assurer les contrôles et diverses éventuelles opérations de mise en route. Sa voiture n’a pas roulé depuis six mois et nous décidons de prendre le vendredi après-midi de bonne heure et de bonne humeur, la route de Narbonne où nous attendent les Rivière’s brothers. Le jeudi 1er mars Eric m’appelle au boulot pour me demander de trouver si possible un autre pilote pour cette épreuve. Les ennuis de santé de son papa lui posent un cas de conscience et il ne voudrait pas laisser sa maman toute seule.

Ce coup de théâtre me pousse à un rapide tour d’horizon de mes connaissances pour proposer ce volant, car bien entendu, Eric ne venant pas il me propose tout de même sa voiture pour le représenter.

Dans ma tête deux noms, Jean-Paul Rat, mon voisin avec qui nous avions bien figuré à Carcassonne en 98 (4ème) et mon frère Yves. Je voyais déjà le duel Rivière – Camarroque...

Mais ce dernier ne pouvant se libérer le samedi, il ne me reste plus qu’à compter sur Jean-Paul.

C’est avec un plaisir non dissimulé que son emploi du temps du week-end a pu glisser pour laisser la place à la compétition.

Je suis sensé récupérer la voiture le jeudi soir mais les contraintes des uns et des autres nous poussent à devoir patienter au lendemain. Puis, de fil en aiguille, je me vois contraint de prendre possession du volant le vendredi 2 à 14 heures pour un départ à 14h45.

A 14 heures, la voiture m’attend devant chez Eric où Evelyne m’a conduit.

La MG

a démarré sans difficulté, les niveaux sont bons, la batterie chargée… il reste à faire la pression des pneumatiques…

De retour à la maison, Jean-Paul est prêt. La voiture se remplit petit à petit pendant que je traite les vitres au RAIN’X… comme s’il allait pleuvoir…

14h40, le moteur tourne et je prends le manche pour une première partie du parcours.

Nous nous arrêtons à la station BP pour faire un premier plein (du sans plomb avec de l’huile deux temps, recette habituelle sur mon alfasud.) et faire passer la pression des gommes de 1,5 à 2,5 sur les 4 roues… Il en manquait bien un peu…

14h50, nous sommes sur l’asphalte et prenons la direction du midi où une pluie battante nous accompagne jusqu’à Marvejol. Les gouttières du cabriolet se font de plus en plus remarquer et nous épongeons chacun notre tour les sièges, le volant, les chaussures…

Nous passons sans encombre Millau. Le jour finissant, les phares sont nécessaires et nous profitons des derniers instants diurnes pour changer de chauffeur en profitant d’un arrêt … pour satisfaire des besoins naturels. C’est au moment où l’on se gare que le moteur cale.

Après cette station nous tentons de repartir mais en vain. La clé maintenue dans le néman ne permet plus d’espérer entendre le doux ronron du 4 cylindres…

Quelque peu fatigués nous essayons de ne pas céder à la déprime. D’un commun accord nous décidons de laisser reposer cette vieille copine.

Au bout d’une demi-heure de patience, entrecoupée de tentatives toutes moins efficaces les unes que les autres, nous parvenons à faire rugir un bourin capricieux. Jean-Paul aux commandes, rallume les veilleuses puis passe aux phares qui eux ne s’allument plus.

 

 

Tiens ???, que se passe-t-il ? Nous avons une loupiotte avant droite et une arrière gauche…

Ah! les appels de phares fonctionnent. Que faire ? Sans tergiverser nous nous engageons sur la route sombre dans un demi-tour rageur pour gagner l’agglomération la plus proche dans la ferme intention de trouver un mécanicien salvateur.

 

Le premier patelin est CONAS, où il apparaît hors de question de rencontrer une aimable compétence. Les appels de phares rendant l’âme à leur tour, nous voici dans de beaux draps…noirs…

Embrayant à la suite d’une voiture sur la route de PEZENAS nous arrivons sans ennui à une première station service, qui nous dépêche sur la suivante où nous pouvons trouver un spécialiste … Mais à cette deuxième adresse, le « spécialiste » escompté est déjà rentré dans ses foyers. Le pompiste se penche sous le long capot et avec la collaboration d’un client connu pour être bon bricoleur, nous redonne les veilleuses aux quatre coins de

la MG.

Pour les phares par contre, revenez demain… Tu parles demain, il sera trop tard et notre moral tombant en dessous du zéro supportable nous envisageons sérieusement de nous rabattre sur un hôtel avec la ferme intention d’abandonner la course avant d’y participer…

Cette situation dommageable nous permet de montrer une certaine raison. D’autre part cette raison ainsi manifestée nous plonge dans une amère déception.

Devant l’hôtel élu nous nous arrêtons un instant et avant de sortir de l’habitacle, nous nous employons à téléphoner à nos amis Rivière qui nous attendent à Narbonne. Leur faisant part de nos déboires et de notre renoncement, les frangins s’ingénient à nous pousser à l’infraction caractérisée de rouler jusqu’à eux en veilleuse par l’autoroute derrière un camion…

Franchement indécis après avoir raccroché, nous imaginons les possibilités pour gagner l’autoroute distante d’une dizaine de kilomètres. Déjà, nous sentons la possibilité d’outrepasser la réglementation en évaluant les risques potentiels. La tentation l’emportant sur la raison, nous faisons le demi-tour décisif, seul capable de nous remettre en selle pour la fameuse course.

Le voyage de PEZENAS jusqu’à la quatre voies se passe en suivant sagement plusieurs voitures, avec force veilleuses et jouant parfois des feux de détresse…

Comme prévu, en arrivant au péage, nous prenons un ticket et attaquons tendrement le grand ruban à la suite d’un camion. Lorsqu’un poids lourd plus véloce nous dépasse, nous lui emboîtons la roue. Lancés à 100 à l’heure, quand arrive finalement la sortie NARBONNE, la dure et noire réalité nous plonge subitement dans une nuit angoissante. La courbe est négociée avec force warning et nous voici au péage terminal. A partir de là routes et rues sont éclairées, nous sommes en ville en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. De rond point en ruelle nous parvenons, soulagés, à ce bon port tant désiré.

La famille Rivière nous accueille bien chaleureusement, comme à son habitude. En fin de repas nous rentrons le bolide aveugle dans le nouveau et pourtant historique garage de Bernard.

Tel des chirurgiens, penchés sur un patient anesthésié, le diagnostic aussi sombre. Cependant nous convenons qu’en cas d’échec de la délicate opération, nous nous rabattrions sur le mulet - déjà utilisé par nous à CARCASSONNE en 99 - pour participer à cette première épreuve du challenge ADEHR.

La séance de mécanique dure jusqu’à l’arrivée de Philippe Dubrule et Frédérique Montchamp. Leur MGB pourrait nous « éclairer » afin de dépister la panne.

Enfin, vers 1 heure du matin, les ennuis ont trouvé une solution provisoire que nous pourrons consolider le lendemain, avant de nous engager dans les spéciales de régularité.

Une grande chambre nous est proposée pour venir à bout de cette nuit déjà bien écorchée.

Mais, si grande que soit la carrée, lorsque mon ami Raton ( qui n’aime pas les chats…) est harcelé par les ronrons de ses co-litiers, il a du mal à trouver le sommeil réparateur.

Ce n’est qu’au petit matin, à travers les propos corrosifs de Jean-Paul, que je dois comprendre être co-auteur d’une certaine mélodie monotone…

La photo traditionnelle du matin devant la maison est le point de non retour. Désormais nous nous abandonnons à la route pour joindre le centre du monde. Si selon Dali c’est la gare de PERPIGNAN, pour nous en revanche ce sera le palais des congrès.

La toilette extérieure bien nécessaire de notre MG est faite à l’occasion du premier ravitaillement.

L’accueil est assuré par Jean-Pierre Bobo et Rémi Boada. Nous posons la voiture sur la grand’ place et prenons le temps de remplir les formalités d’usage auprès de Céline.

Le numéro 37 se voit attribué à

la MGB

verte, le 48 à la noire… et l’As au vainqueur du challenge 2000 collera parfaitement à l’Alfa Roméo GTC, cabriolet bleu comme la nuit…

Le contrôle technique filtre l’entrée au paddock où toutes les voitures qui ont montré patte blanche sont livrées à la pâture des spectateurs, amateurs en tout genre et autres photographes.

Ce moment sonne les retrouvailles des habitués qui attendent désespérément le briefing incontournable mais pourtant contourné lors de cette 21ème édition.

Le départ est donné dans le tumulte cafouilleux si célèbre et si typique de cette épreuve mythique. Le berceau du surréalisme montre le défilé de 55 engins. Un roadster Renault cottoie une Jaguar XK120. Une Triumph TR3 précède une Ford Mustang… L’indescriptible mélange s’offre à nos yeux d’enfants ébahis. Le temps magnifique laisse à toutes ces fleurs colorées l’occasion d’éclore en déployant leurs pavillons toilés.

 

Le premier carnet de route nous est tendu tandis que le speaker donne les détails les plus croustillants de l’histoire de l’équipage qui va plonger d’ici quelques secondes dans le monde de la régularité.

Un premier arrêt pour le repas de midi couronne un parcours sans grande difficulté si l’on se donne un peu de peine. Les contrôles de passages sont franchis sans problème. Nous pointons à la minute partout. La liberté nous est laissée de faire un concours de dessin dont je convoite le premier prix : Une trottinette.

Dès cet instant je ne doute plus de finir sur un podium… mais mon ambition première est la coupe de ces longs capots. C’est la sixième année que je postule. Une place de troisième en 1999 reste mon meilleur résultat. Je suis décidé à sortir du rang.

Puis dans l’après-midi, nous passons à MONTALBA où plein de gens regardent passer les belles automobiles. Soudain un chien sort d’une maison à la barbe de ses maîtres et se jette aveuglément devant notre calandre. Le choc est inévitable et la bête est projetée tandis que nous essayons de réaliser ce qui s’est passé. Les spectateurs nous crient de nous arrêter, ce que nous faisons en catastrophe. Le temps de me dégager de la ceinture, de déposer ma planche de navigation et de sortir de la caisse, la propriétaire de l’animal nous rejoint. De rapides explications ajoutées à leur propre constat nous disculpent mais nous nous faisons un devoir de laisser des coordonnées téléphoniques pour prendre des nouvelles ultérieurement. Et la suite de la course est difficile à stabiliser. Mais notre détermination et notre confiance relancent la compétition. Tout est dans la tête…

En fin d’étape le téléphone sonne pour nous donner les meilleures informations possibles sur l’état de santé de ce chien noir. Rien de cassé, juste quelques contusions et le vétérinaire laisse espérer en un prompt rétablissement.

Le dîner à l’auberge des trois sœurs va modifier l’ordre de départ de la nuit. Deux parties totalisant

120 kilomètres

dont 90 en régularité vont décider de l’ordre final.

Après un rond point géant, où l’ensemble des concurrents va butter, chacun doit s’ingénier à refaire son retard. Une flaque, géante aussi, va en marquer plus d’un à tel point que la toilette du matin est effacée. Les routes étroites vont défiler à la vitesse grand V. On égraine le chrono, je récite le road-book à l’allure d’un prieur tibétain pour tenir le rythme. Et nous pointons encore à peu prés bon au contrôle horaire intermédiaire. Puis, la seconde partie de nuit se passe sans pépin. Nous arrivons à l’hôtel de PERPIGNAN et Jean-Paul commence à stresser à la seule pensée de ne pas s’endormir avant moi et mes ronrons Rat-vageurs…

Il est six heures du matin lorsque je commence à tourner en rond dans mon petit pucier…

La demi-heure qui s’écoule lentement me laisse le loisir de repenser aux événements de la veille. Pour tester son niveau d’endormissement, je pose à Jean-Paul une question du genre exocet tueur : « Tu dors ?… ». Son : « J’aimerais bien… » m’en dit long sur l’étendue du désastre provoqué par mes doux et nocturnes ronflements. Il paraît que ce fut moins pire que la nuit précédente… Normal nous n’avions pas de troisième homme… N’est-ce pas Bob ?…

Pour nous mettre en forme je tiens à m’appliquer pour terminer le dessin à seul dessein de rentrer en trottinette, au cas où mon pilote décide de m’éjecter de mon siège de navigateur.

Un petit déjeuner avec les autres équipages se déroule sans la moindre allusion aux classements. Quelques bribes de droite et de gauche nous font comprendre qu’il s’est passé une altercation avec un malade menaçant de jeter des pierres sur les voitures. Ce même malade que j’aurais pris pour un contrôleur et qui par la suite aurait pris la mouche…

Toujours est-il que les 25 suivants ont dû négocier le passage devant cet individu incontrôlé. Tout ceci avant le si fameux rond-point… Résultat : des retards allant jusqu’à une bonne heure, ce qui a conduit les organisateurs à neutraliser cette partie de l’épreuve pourtant bien sélective. Nous aurions bien aimé en voir le bilan…

Les carnets de route de ce dimanche ne donnent pas de fil à retordre et Jean-Paul est toujours ravi de découvrir de beaux et étroits rubans plus ou moins bien revêtus.

Le casse-croûte de la mi-parcours – Toujours aussi bon, avec ce boudin, ce lard, ces saucisses, et ce petit rosé…- tient ses promesses d’instant magique.

Une arrivée à Saint-Cyprien puis un repas de gala marquent le terme d’un demi-millier de kilomètres.

Fatigués mais satisfaits, nous rendons la copie au contrôleur et le dessin à l’hôtesse du restaurant.

La première salle se remplit très vite et les tables prises d’assaut nous poussent vers la seconde. Huit couverts en rond nous accueillent avec Frédérique, Philippe et un autre équipage local accompagné d’un officiel de l’organisation.

Le repas s’éternise et enfin les résultats sont annoncés au micro. D’abord le concours de dessin nous réserve la première surprise. Les trois prix de ce mini concours sont décernés à la même table, la nôtre… Le premier à la 304 cabriolet rouge, N°26, le 3ème à

la MGB

noire N°48, le 2ème à

la MGB

verte N°37 (Tiens c’est nous ! ! !). Les trois lauréats festoyent, ripaillent et arrosent cette merveilleuse coïncidence dans la meilleure humeur possible.

Les premiers appelés du groupe d’auvergnats sont l’équipage N°48 (24ème…mais, reclassés 7ème le surlendemain après un examen approfondis des feuilles de pointages.) ensuite les Rivière’s brothers au pied du podium avec une quatrième place pour ces champions.

Puis, pour faire durer le suspense, la catégorie tourisme égraine petit à petit son chapelet de concurrents.

Et nous voici dans le top trois. L’adrénaline monte lentement mais sûrement…

3ème Triaire-Arnaudiès sur Alpine A110 de 1969, avec 18,59 points de pénalités.

2ème Lugan-Salabert sur Alfa-Roméo 2000 GTV de 1973 avec 17,25 points et enfin

 1er Rat-Camarroque sur MGB de 1972 avec 3,44 points.

 

 

Perp_2001

 













C’est avec une grande joie que nous approchons de l’autel sous les applaudissements nourris (c’est pour cela que l’on mange toujours avant une remise de prix…) d’une foule en délire.

Les coupes de la consécration nous sont offertes.

Les remerciements d’usage font place aux adieux en attendant une prochaine réunion pour en découdre à nouveau avec les plus mordus de ce challenge.

Une photo souvenir et puis c’est le départ tardif vers notre Auvergne d’origine.

Mais ce serait trop facile si l’on s’en tenait là…

 Sur l’autoroute la pluie nous martèle comme pour participer à la fête. Puis le temps se remet au beau avant la nuit. A

30 km

du but l’accélérateur de

la MG

ne répond plus. Le warning pour avertir Philippe derrière nous, un appel de phare pour Bob devant et c’est en poussant que nous quittons le grand ruban. Comme par hasard une sortie éclairée nous accorde ses faveurs et Bob peut déployer tout le génie de sa boîte à clous. Le câble sera changé sur place et cette dernière réparation du week-end signe la fin de nos péripéties PERPIGNANESQUES.

Claude C….

 

 

Perp_2001_2

 

 

Publicité
Publicité
Publicité